Chacun me parle avec condescendance
de volume, de calibre, d'ampleur,
de bosses de mamelons de pics superbes et de sommets atteints.
Quant à moi je me ferai ici avocat
de lieux trop dénigrés.
Bouche, refuge pour les langues perdues,
dans ton haleine je chauffe mes petits mots d'amour.
Sur l'aisselle cavalent mes papilles
gourmandes de ce sel volatil et subtil.
Et si parfois ma main s'attarde
sur une fesse tendre
c'est au creux de tes reins qui se cambrent
que ma tête repose.
Entre deux hémisphères mon nez parfois s'égare.
Les odeurs, direz-vous?
J'aime l'odeur discrète du savon de lavande
mâtinée des fragances triviales
qu'exhalent les garçons.
Les vallées les sillons les plis
promeneur inlassable
mon index en découvre un à un les secrets.
S'attarde-t-il un peu au bord d'une ravine
Que déjà fureteur il pénétre
en quelque grotte obscure.
Quelques fois il remonte en suivant un sillon
jusqu'à l'aine et délaisse le pic
pour fouir le nombril.
Voici ma langue qui trouve son chemin
remonte en longeant les deux seins
vers la gorge
puis la bouche
où l'attend, impatiente
celle qui n'aime pas
y rester solitaire.
Creux des corps, vallons souvent humides
j'aime cette moiteur.
Je délaisse souvent
aux chasseurs de records
les pics toujours plus hauts
les gibiers d'exception.
Restons là à réver dans le creux de nos mains.
Flânons encore un peu!
Dans cette promenade
les sommets ne sont jamais bien loin.
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