Le vent de terre m’emporte…
Tes chimères t’emportent façonner le tangible
Elles te guident par les méandres de l’Utopie.
Pour imaginer une vie sans limites.
Tu te dis qu’elles seront toujours infidèles
Mais malgré tout, tu restes… Tu restes…
Sur les fibres liées d’un papier japonais
Elles tracent des destins possibles… Inventés…
Et lorsque tu veux partir
Tu n’as plus la force de marcher
Elles t’aguichent de leurs yeux maquillés
Et laissent pour toujours le doute planer…
Détruisant tes ultimes certitudes.
Tu te dis qu’il est bien temps de grandir
Au milieu du gué, tu te dois de choisir
De cesser tes voyages dans les monts d’illusion
Une voile au loin attire ton regard…
Il existait une fée parfumant la lande
Qui m’a bercé trop souvent
Dans ses bras de pluie et de lumière…
Le soir où je suis parti
Le granit s’est jeté dans la mer
Elle m’a dit qu’on se retrouverait
Dans un jour, dans mille ans…
Mais j’ai perdu sa trace
Dans la poussière du quotidien…
J’ai depuis, parcouru bien des landes
Elle se cache à mes yeux adultes
Comme le font souvent les fées.
Tu te dis qu’il est bien temps de grandir
Au milieu du gué, tu te dois de choisir
De cesser tes voyages dans les monts d’illusion
Une voile au loin attire ton regard…
Tes songes te conduisent écouter les vieux chants
Ils te versent dans la tête la bière noire de l’oubli
Pour rêver un monde plus humain
Comme une marée haute, le vent de terre m’emporte
Là-bas … à Donegal…
Il me conte la saga de mes frères
Déchirés entre amour et cruauté
Sur les vagues, il y a des reflets
Le souvenir des baisers derniers…
Qui viennent mourir sur la grève
Ils sont salés, des millions de baisers…
Et mes chimères vont les ramasser…
Tu te dis qu’il est bien temps de grandir
Au milieu du gué, tu te dois de choisir
De cesser tes voyages dans les monts d’illusion
Une voile au loin attire ton regard…
Et tu pars… Tu pars…