Un nouveau pape est appelé à régner !
Deux guignols fatigués voudraient casser leur pipe,
Mais leur état major bien trop préoccupé
De vérifier avant la rigueur du principe
Qu’aucun état de chef ne peut être usurpé
S’agite en coulisse. Il s’agit de théâtre
Où l’on trame, complote, médit, puisque chacun,
Voit en son concurrent un vendu ; un bellâtre
Voulant s’accaparer le rôle de tribun.
Dans ce grand jeu d’échec où un con chasse l’autre,
On intrigue à loisir, on promet, on rassure,
Généreux on sera, pas seulement d’épeautre
On aura des regards pour telle nonciature…
Ailleurs, sur un rocher, partout on se lamente;
Seras-ce aujourd’hui ? Non ? Peut être demain !
Tous se mettent se en quête, pratique, véhémente
Et chacun ostensible, tend vers tous une main.
Pour que l'on compatisse à ce jeu de massacre;
Comment couvrir les frais de ce grand tsunami ?
Car après les obsèques il faudra bien qu’on sacre
En très grand apparat avec beaucoup d’amis !
Mais, ultime miracle de ce grand gigolpince
D’une vie médiatique, aux portes de sa mort
Est qu’en agonisant il donne à autre prince
Comme consolamentum ultime passeport.
Charles SABATIER
Pâques 2005