Les allumés.
Vous les allumés de l’aube grise
Baladins, fous, pêcheurs de mots tendresses
Vous avez traversé les flots de la mouise
En louvoyant serrés de cœurs en fesses…
Vous n’avez jamais vendu vos âmes
Aux marchands d’espoirs morts sur le front du parvis
Mais vos manteaux d’azur sont tissés de la trame
De tous les misérables qui n’ont jamais trahis
Dans la misère ou dans l’ivresse
Votre démarche est impériale
Et si parfois vos souliers creux vous blessent
Vos cœurs sont purs comme mistral
Si la vie, bonne fille, m’a laissé vos chansons
Je remercie cette catin…
Je vous salue, vieux compagnons
Allez dormir, c’est le matin…
Si la nuit, bonne fée, m’a laissé vos ballades
Je remercie cette menteuse
Je vous embrasse, vieux camarades
Allez dormir, c’est l’heure joyeuse…