Je porterais un bustier de dentelles framboisées...
Je couvrirais mes secrets convoités d'une même dentelle savamment échancrée...
Je gainerais mes jambes de soie framboise aux reflets excitants...
Je chausserais mes pieds d'aiguilles affolantes...
Je nouerais mes cheveux relevés et sauvages...
J'y accrocherais même un ruban à défaire...
Ongles peints de la chair à croquer...
Parfumée du parfum de ma peau...
Passerais sur mes lèvres le pinceau du fruit mûr...
Soulignerais mes yeux d'un trait sombre et...
Mystérieuse...
Provocante...
Je m'assiérais sur le fauteuil tressé...
Un pied posé par terre... et l'autre par dessus l'accoudoir... dans le léger balancement tranquille de mon genou replié...
Les bras négligemment de part et d'autre reposant...
Tête à peine inclinée vers l'épaule nue et...
Féline inassouvie...
Sourire gourmand...
Je te regarderais me dévorer des yeux...
Depuis les mèches folles jusqu'au bout des aiguilles...
Je bougerais un peu en suivant ton regard...
J'étirerais mon cou...
Frissonnerais l'épaule...
Caresserais l'osier...
Imperceptiblement j'écarterais les cuisses...
A peine un peu plus...
Jeux d'ombres et de lumières aux lisières de ma secrète profondeur...
Toi, tu sentirais déjà ton membre se raidir...
Voudrais le libérer... le brandir...
Regarderais ma bouche aux lèvres entrouvertes...
Fantasmerais déjà leur ardeur audacieuse...
Tes doigts fourmilleraient leur envie de ma peau...
Sous ton front passeraient des images salaces...
Tu imaginerais mes seins aux tétons arrogants...
Tu les verrais déjà te danser leur cadence...
Tu viendrais bien plus près m'écarter davantage...
Et l'éclair dans tes yeux ferait couler de mon fruit les premiers nectars blonds...
Tes mains s'apprêteraient à posséder mes fesses...
Ton regard intérieur glisserait sur mes fentes...
Dégagerait les mystères... déposerait tes lèvres...
Ta bouche saliverait aux plaisirs que ta langue s'apprêterait à lécher... avide des pluies intimes...
Alors je finirais là ton supplice d'attente...
Et t'appellerais, rauque et femelle...
A venir partager les bas-fonds...
De ma luxure majestueuse...
Romane - Mars 2005