La ville (du vingt et unième).
Elle obscurcit l’azur, et rend le ciel sournois,
Ses fleuves de bitume aux longues tentacules,
Déversent des autos, aux deltas ou tournoient,
En chargeant l’air plombé, d’étranges particules.
Au zénith, un long râle en écho se propage,
S’échappe en contagions, diphtérique, mouvant,
Il gagne les faubourgs, autrefois pâturage,
Et s’évase en volute emportée par le vent.
La sinueuse saignée qu’on dit périphérique,
Au derme de la terre, creuse l’impur sillon,
Qui suinte purulent, sur la ville hystérique,
Comme un impétigo sous l’effrayant haillon.
Le carbone en oxyde a rejoint l’atmosphère,
En nuées échappées de fuligineux pots,
Une chape de suie, des pôles à l’hémisphère
A recouvert le globe et écorche sa peau.
Piéro-fév05